Le procès de trois syndicalistes biélorusses commence le 20 décembre. Ces derniers ont été arrêtés en avril dernier, dans le cadre d’une vaste opération de persécution de syndicalistes dans le pays. Actuellement, au moins 37 syndicalistes sont détenus. Plus que jamais, la FGTB et le mouvement syndical international exigent leur libération immédiate et la fin de la répression. L’OIT (Organisation Internationale du Travail), l’UE et la Belgique doivent faire pression sur les autorités biélorusses dans ce sens.
La situation des droits humains en Bélarus
La répression des opposants au régime et des défenseurs des droits humains en Bélarus n’est pas une nouveauté. Elle dure depuis des années. Selon le rapport annuel 2021-2022 d’Amnesty international, « les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ont cette année encore fait l’objet d’importantes restrictions. » Des dizaines de personnes critiques à l’égard du régime d’Alexandre Loukachenko ont été mises derrières les barreaux. Et ce, sans avoir eu droit à un procès équitable. C’est le cas notamment de 32 journalistes indépendants. Les tortures et mauvais traitements en détention ne sont pas rares. Et leurs auteurs agissent en toute impunité.
Mais le gouvernement s’attaque également à des ONG, des syndicats, des groupes politiques. Ou encore à des communautés ethniques ou religieuses. Selon Amnesty, à la fin de l’année 2021, plus de 270 organisations de la société civile avaient été dissoutes ou fermées. La participation à une manifestation pacifique est passible de 15 jours de prison ou à de lourdes amendes.
La criminalisation de l’action syndicale
En avril et mai 2022 les autorités biélorusses ont procédé à des arrestations et détentions de dizaines de syndicalistes. En juillet, la Cour Suprême a également dissous le mouvement syndical indépendant. Actuellement, au moins 37 syndicalistes sont détenus. Certains d’entre eux ont déjà été condamnés à de longues peines de prison.
Le procès des trois dirigeants du Congrès des syndicats démocratiques du Bélarus (BKDP), Aliaksandr Yarashuk, Siarhei Abtusevich et Iryna But-Husaim, commence le 20 décembre à Minsk. Ces derniers ont été arrêtés le 19 avril, placés en détention et privés de contacts avec leurs collègues. Ils sont inculpés aux termes de deux articles du Code pénal : participation active à des actions qui contreviennent gravement à l’ordre public et appel à des mesures restrictives et à d’autres actions préjudiciables à la sécurité nationale. Ils risquent de lourdes peines. Le président du BKDP, Aliaksandr Yarashuk, encourt par exemple une peine de prison de 4 à 12 ans.
Le mouvement syndical international se mobilise
Cela fait plusieurs mois que le mouvement syndical international exige la libération des syndicalises arrêtés et la fin de la criminalisation de l’action syndicale.
En mars prochain, lors de son prochain conseil d’administration, l’OIT discutera de possibles sanctions économiques contre le régime de Loukachenko. Il s’agira d’une pression supplémentaire pour que l’UE adopte enfin des sanctions sur base notamment des graves violations de droits syndicaux dans le pays.
Par le biais de cet article, la FGTB réitère sa solidarité avec les camarades emprisonnés. L’appartenance à une organisation syndicale et la défense des droits des travailleurs sont des droits et même des conditions à une société démocratique. Elle demande que l’OIT et les ambassades des pays démocratiques, comme la Belgique, puissent suivre et assister au procès des trois syndicalistes. Et invite ses affiliés et militants à agir en signant la pétition exigeant leur libération.