Tout a démarré au mois de juin dernier lorsque la direction de D’Ieteren a fait connaître sa nouvelle vision stratégique pour les garages du groupe. Ce plan unilatéral prévoit entre autres une économie drastique sur les acquis négociés par le passé : les travailleurs perdent énormément sur le plan salarial, mais ils travaillent davantage ! Cerise sur le gâteau : le tempo mal choisi. Alors que la direction souhaite imposer sa réduction de coûts, elle annonce dans la presse que le groupe D’Ieteren a réalisé des résultats faramineux en 2020, ainsi que des placements stratégiques et juteux. Les travailleurs partent en grève !
Les travailleurs se prononcent
Après de nombreuses réunions, la direction maintient sa position. Cette obstination débouche sur la fin des discussions, le mardi 31 juillet. La consultation commence. La direction fait le tour des garages. Les représentants des travailleurs celui des ouvriers. Lorsque ces derniers prennent connaissance du contenu du plan, la décision de débrayer est immédiate. Ensemble, ouvriers, employés et cadres sont à l’arrêt. Un piquet de grève est dressé le 2 septembre devant le siège de l’entreprise, rue du Mail à Ixelles.
La grève ne dure pas moins de 3 semaines. Un referendum est alors proposé aux travailleurs sur le fameux « contrat d’avenir » présenté par la direction du groupe. Les travailleurs se prononcent le 22 septembre : c’est un NON. Le taux de participation est impressionnant ; il avoisine les 90%. Près de trois-quarts des voix rejettent le plan, malgré la menace de la direction d’un plan B comportant des fermetures et licenciements.
En répondant massivement NON, les travailleuses et travailleurs du groupe ont envoyé un message clair au quartier général du groupe : des alternatives existent !
Et maintenant ?
Les représentants de la MWB-FGTB, par l’entremise de leur permanent Jean-Paul Sellekaerts, restent totalement ouverts à une discussion constructive.
Nous saluons la sagesse et la combattivité du personnel qui a parfaitement compris la stratégie du banc patronal qui :
- ne PROPOSE ici aucun « contrat d’avenir » mais IMPOSE à termes un tout nouveau cap pour le groupe devenu un empire grâce aux efforts de ses travailleurs ;
- entend balayer la somme des efforts consentis par ses travailleurs au nom de la compétitivité du marché ;
- procède à un inacceptable chantage mettant en balance les emplois de 2 sites d’exploitation contre les acquis des travailleurs, certains négociés depuis 1976;
- renvoie le poids de la responsabilité que sa vision des choses induit dans le camp des travailleuses et des travailleurs ;
- le tout dans un timing insupportable d’indécence puisque l’actualité du groupe se déroule sur 2 fronts, l’un où il passe à la faucheuse dans les acquis des travailleurs, l’autre où il se félicite de son carnet de commandes plein à craquer et de ses résultats financiers plantureux !
Tout notre soutien aux travailleurs D’Ieteren dans la lutte menée !