EDITO | Chaque personne compte

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Mois de mai, mois de lutte

Un mois pour se souvenir que nos droits, nos protections, nos conquêtes sociales n’ont jamais été des cadeaux. Ils sont le fruit de combats collectifs, acharnés, menés par celles et ceux qui refusaient l’injustice comme une fatalité.

Le 1er mai, nous célébrions ces victoires : la journée de huit heures, les congés payés, la sécurité sociale, le droit à une pension décente et bien d’autres… Trois jours avant, le 28 avril, la Journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail nous rappelait qu’un environnement de travail sûr et respectueux n’est pas un luxe : c’est un droit fondamental. Un droit qui devrait être renforcé, jamais affaibli.

Et pourtant

Depuis des mois, nous sommes dans la rue. Depuis des mois, nous dénonçons, poings et pancartes levés, une attaque en règle contre les droits du monde du travail.

Assurance chômage démantelée, sécurité sociale affaiblie, conditions de départ à la retraite durcies, indexation reportée, protection maladie-invalidité détricotée… À chaque mesure prise, c’est un peu plus de dignité qu’on arrache aux travailleuses et travailleurs.

À chaque réforme, c’est un peu plus d’insécurité, un peu plus d’usure, un peu plus d’injustice imposées à celles et ceux qui font tourner la société.

Pendant que l’on retire des droits aux plus précaires, le gouvernement offre des millions d’euros de cadeaux aux entreprises. Pendant que l’on exige des malades de justifier leur état de santé, on réduit la part patronale dans le financement de la sécurité sociale. Le message est limpide : certains auraient plus de valeur que d’autres. Les profits d’un côté, les vies de l’autre.

Nous refusons cette vision du monde

Nous refusons l’idée d’une société où seules les performances économiques comptent. Nous refusons que l’on classe les citoyens en fonction de ce qu’ils « rapportent ».

Nous l’avons dit haut et fort ces derniers mois, et nous continuerons à le dire : chaque personne compte. Chaque travailleur, chaque travailleuse, avec ou sans emploi, à temps plein ou à temps partiel, chaque pensionné.e, chaque jeune en formation, chaque personne en reconversion ou en arrêt maladie. Chacun a droit au respect, à la dignité, à la sécurité.

Face aux reculs sociaux, face aux attaques sur nos droits, nous ne baisserons pas les bras. Au contraire, nous continuerons à nous mobiliser, à occuper l’espace public, à faire entendre notre voix. Parce que c’est ainsi que nous honorons le sens du 1er mai : en refusant de céder ce que nos aînés ont conquis, en nous battant pour ce que nous voulons laisser aux générations futures.

Et tant qu’il le faudra, mois après mois, jour après jour, nous le rappellerons : chaque personne compte.

Thierry Bodson et Bert Engelaar
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