Chômage : la suppression de la réduction d’impôt, une nouvelle sanction (aussi pour les chômeurs temporaires!)

Chômage : la suppression de la réduction d’impôt, une nouvelle sanction (aussi pour les chômeurs temporaires!)

La réduction d’impôt sur les allocations de chômage va être supprimée. Une nouvelle mesure punitive à l’encontre des demandeurs d’emploi, qui s’ajoute à la longue liste des mesures antisociales du gouvernement Arizona. Ce dernier s’en prend ainsi directement au pouvoir d’achat de personnes déjà précarisées. Mais que signifie exactement cette suppression ?

La limitation dans le temps des allocations de chômage n’était visiblement pas suffisante pour la coalition Arizona. À la fin de l’année, le ou la bénéficiaire devra, en plus, payer des impôts sur les allocations perçues. Comprenne qui pourra.

Comment fonctionne aujourd’hui la réduction d’impôt sur les allocations de chômage ?

Le système actuel permet d’éviter que les demandeurs d’emploi ne soient doublement pénalisés. Les personnes qui perdent leur travail subissent déjà une perte de revenu importante – au moins 40 % de leur salaire. Afin d’éviter qu’elles ne paient en plus des impôts supplémentaires, une réduction fiscale a été mise en place.

Cette réduction est calculée sur la base du montant total des allocations perçues. La réduction totale ne s’applique qu’aux personnes qui ne disposent d’aucun autre revenu au cours de l’année. Celles qui cumulent une allocation de chômage avec un salaire ou un autre revenu de remplacement ne bénéficient que d’une partie de la réduction. Cette partie est proportionnelle à la part des allocations dans le revenu total.

Le système est en outre conçu de telle sorte qu’une personne au chômage pendant une année entière ne doive pas payer d’impôt tant que ses allocations ne dépassent pas le maximum de l’allocation légale de chômage, pendant les douze premiers mois de chômage complet. Les revenus les plus bas sont ainsi protégés, à juste titre.

Comment cette suppression sera-t-elle mise en œuvre ?

À partir du 1er janvier 2026 (déclaration fiscale 2027), la réduction d’impôt sera ramenée à un quart. Pour les parents isolés dont le revenu net imposé globalement se compose exclusivement d’allocations de chômage, elle sera réduite de moitié. La suppression totale aura lieu le 1er janvier 2029 (déclaration 2030).

Le gouvernement justifie cette décision en prétendant vouloir « récompenser le travail » et supprimer les « incitants négatifs à l’emploi ».

Comment fonctionne la nouvelle mesure ?

À partir de 2029, les allocations de chômage seront simplement imposées aux taux normaux de l’impôt des personnes physiques. Le gouvernement ne tiendra donc plus compte de la perte de revenu d’au moins 40 % que subissent les demandeurs d’emploi lorsqu’ils passent d’un salaire à une allocation.

Aujourd’hui, un précompte professionnel de 26,75 % est retenu sur le chômage temporaire. Sans réduction d’impôt, ce taux devrait passer à environ 40 %. Les chômeurs perdront ainsi environ 15 % de leurs allocations.

Des conséquences sur le chômage temporaire aussi

Les chômeurs de longue durée ne sont pas les seuls à subir les effets de cette mesure. Les travailleurs et travailleuses touchés par le chômage temporaire verront eux aussi portefeuille amenuisé. Pour beaucoup, cela signifiera que leurs allocations seront plus fortement taxées qu’un salaire, car les chômeurs ne peuvent pas déduire de frais professionnels forfaitaires. Ceux qui perdent leur emploi seront moins bien lotis sur le plan fiscal que ceux qui continuent à travailler.

Pour les travailleurs dont le salaire mensuel est inférieur à 3 000 euros, l’augmentation de la contribution fiscale pourrait être supérieure à l’allocation versée par les employeurs en cas de chômage temporaire. La FGTB et les interlocuteurs sociaux avaient déjà mis en garde le gouvernement à ce sujet, mais leurs avertissements sont restés lettre morte…

Une politique symbolique aux conséquences bien réelles

La suppression de la réduction d’impôt marque un tournant dans la politique sociale. Là où l’on protégeait autrefois les personnes touchées par le chômage, le gouvernement choisit désormais une logique punitive. Vous avez déjà perdu votre emploi, mais selon l’Arizona, il faudrait encore vous infliger trois penalties. Sans gardien.

Derrière ce geste politique symbolique se cache en réalité une opération comptable : un transfert d’argent de la sécurité sociale vers les niveaux fédéral et régional. Mais cela a des conséquences désastreuses, qui ne sont pas simplement symboliques. Selon De Wever et Bouchez, le chômage est une faute personnelle qui doit être sanctionnée fiscalement. Les personnes qui ont le moins de marge de manœuvre voient ainsi leur situation devenir encore plus précaire.

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