Avoir le courage de changer pour que l’avenir s’éclaire… ou pas !

Avoir le courage de changer pour que l’avenir s’éclaire… ou pas !

« Avoir le courage de changer pour que l’avenir s’éclaire », tel est le titre de la Déclaration de politique du nouveau gouvernement wallon MR-Engagés. Un titre percutant, certes… mais incomplet ! Car, si l’avenir va sans doute s’éclairer pour quelques-uns, il va très clairement s’assombrir pour la grande majorité de la population.

Le texte laisse en effet craindre le pire pour les travailleurs et travailleuses, les services publics et la population. Le gouvernement wallon a bien annoncé une baisse de la fiscalité immobilière et des droits de succession. Une opération séduction pour essayer de convaincre de ses bonnes intentions et
de faire le plein de voix lors des élections communales.

Mais il est resté flou sur la manière dont il compte compenser le manque à gagner entraîné par ces mesures. Méfiance donc… Et, surtout, il a oublié de préciser qu’elles favoriseront davantage les plus nantis, qui n’ont aucun besoin d’être soutenus fiscalement quand ils achètent une villa à 750.000 € ou héritent de multiples propriétés cossues.

Plus largement, ce sont les vieilles recettes libérales du programme gouvernemental qui font craindre le pire : confiance absolue dans le marché, précarisation de l’emploi, coupes dans les services publics et le non marchand, sanctions contre les malades et les sans emploi, primauté des intérêts financiers sur les enjeux sociaux et environnementaux, privatisations et austérité…

Un avenir qui s’éclaire, vraiment ?

L’avenir risque plutôt de s’assombrir, tant au Fédéral, où MR et Engagés négocient avec la N-VA, qu’en Wallonie, où ils sont seuls aux manettes.

  • Est-ce que l’avenir va s’éclairer en s’attaquant aux dépenses de soins de santé, comme si l’on n’avait rien retenu de la crise covid ?
  • Est-ce que l’avenir va s’éclairer en précarisant l’emploi, en dérégulant le travail des dimanches et jours fériés, en indemnisant moins les prestations de nuit, en faisant un grand bond en arrière au nom de la modernité ?
  • Est-ce que l’avenir va s’éclairer en excluant les malades, les personnes sans emploi ou sous contrats précaires pour les jeter à la rue ou au CPAS ? Des CPAS, dont les caisses sont déjà vides et le personnel à bout.
  • Est-ce que l’avenir va s’éclairer en s’alliant à un parti nationaliste qui cherche à démanteler la sécurité sociale et le pays ? Un parti qui siège, au Parlement européen, dans le même groupe que Fratelli d’Italia, Droit et Justice ou les anciens de Zemmour…
  • Est-ce que l’avenir va s’éclairer en mettant en péril nos droits fondamentaux (droit de manifester et de faire grève, droit au logement, à l’asile…) et notre modèle démocratique (menaces sur les contre-pouvoirs, remise en cause du statut des fonctionnaires…) ?
  • Est-ce que l’avenir va s’éclairer en supprimant les allocations familiales aux jeunes de 18 à 21 ans en réorientation scolaire ?
  • Est-ce que l’avenir va s’éclairer en privilégiant les crèches privées plutôt que l’accueil subventionné, plus accessible financièrement pour les parents ? Ce modèle a été expérimenté depuis 20 ans en France et a entraîné la prolifération de crèches low-cost, avec un accueil des enfants déplorable et des conditions de travail dégradées.
  • Est-ce que l’avenir va s’éclairer en fonçant tête baissée dans la course aux profits qui nous mène droit dans le mur, socialement et écologiquement ?

Clairement… Non !

La FGTB wallonne lance le baromètre de la vie chère

Cette énumération donne déjà la chair de poule. Mais le pire reste à venir, quand ce catalogue des horreurs se déclinera en mesures concrètes. La droite a fait campagne en se prétendant l’alliée du monde du travail mais rien n’est moins vrai. Que ce soit à l’Europe, au Fédéral, à la Région ou au niveau communal, les politiques de droite défendent toujours les intérêts privés au détriment de l’intérêt général, les plus puissants au détriment des plus faibles.

C’est pour mettre en lumière le caractère inégalitaire de ces politiques que la FGTB wallonne a décidé de lancer le Baromètre de la vie chère. Dans les mois qui viennent, chaque nouvelle mesure sera analysée pour mettre en évidence ses conséquences concrètes pour les travailleurs et travailleuses, les services
publics, le non marchand, la population.

Ce baromètre sera donc un outil évolutif, alimenté au fil du temps, à chaque annonce d’une nouvelle mesure. Un outil pour alimenter la vigilance et la résistance syndicales, qui seront indispensables. Un outil à suivre très prochainement sur le site de la FGTB wallonne et ses réseaux sociaux.

FGTB wallonne

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